Dar Al-Tahrir reprend des couleurs avec la plume de Saleh Al-Borse

Dr Nesrine Choucri Mardi 11 Décembre 2018-17:38:09 Culture
Dar Al-Tahrir reprend des couleurs avec la plume de Saleh Al-Borse
Dar Al-Tahrir reprend des couleurs avec la plume de Saleh Al-Borse

L’art est ce bol d’oxygène qui permet à la vie de redonner des couleurs à la vie. L'art en tant que production consciente de la beauté semble avoir pour première mission de transformer la vie des hommes. L'art à d'abord pour mission de faire naître la beauté. Un monde sans art serait donc moins beau, plus terne, moins agréable à vivre. L'art apporte aussi aux hommes ce qui leur manque le plus: la durée. La conservation et la contemplation des oeuvres du passé réalisent en partie notre désir d'éternité. On pourra examiner aussi comment l'art change la vie des hommes en leur permettant de mieux comprendre le monde. L'artiste n'a-t-il pas pour fonction de nous ouvrir les yeux sur le monde ? « L'art ne reproduit pas le visible, disait Paul Klee, il rend visible ».

C’est ce que l’artiste Dr Saleh Al-Borse a réellement fait grâce à sa touche de pinceau à Dar Al-Tahrir. Interrogé par le Progrès Egyptien sur sa mission, Al-Borse s’est expliqué en ces mots : « Toutes les maisons de presse ont recourt à l’achat d’énormes tableaux pour décorer l’enceinte du bâtiment. Des tableaux très chers qui sont ensuite accrochés, mais qui n’exprime pas forcément la particularité de chaque maison de presse, ni de chaque journal. Je voulais alors offrir à la maison de Dar Al-Tahrir, une fresque qui exprime la nature ainsi que la particularité de chaque journal. Une façon de personnaliser Dar Al-Tahrir et de lui donner un goût spécial. Il faut savoir que Dar Al-Tahrir est la première maison de presse en Egypte décorée par des fresques ». Ce goût donnépar Dr Al-Borse saute au regard des visiteurs qui n’hésitent pas de se balader entre les étages pour visiter les différentes fresques, les savourer, les contempler, voire même les comparer. Et de souligner : « J’ai eu l’honneur de prendre part au projet lancé par l’actuel PDG de Dar Al-Tahrir, M. Saad Sélim qui veut embellir le bâtiment et lui restituer son lustre et sa splendeur ».

Pour ce qui est de la fresque du Progrès Egyptien, Dr Saleh Al-Borse a choisi de discuter avec la rédactrice en chef du journal Chaïmaa Abdel-Illah au sujet des éléments qui vont former la fresque. « Je suis conscient de l’importance de cette fresque qui représente un journal francophone qui s’adresse aux étrangers et à une élite sociale », a-t-il dit. C’est pourquoi, Dr Al-Borse a accordé un énorme intérêt aux moindres détails et couleurs. Et de renchérir : « Je voulais surtout mettre en relief la nature du Progrès Egyptien qui constitue un point de communication entre l’Egypte et la francophonie. C’est pourquoi, j’ai choisi de tracer les pyramides aux côtés de la Tour Eiffel ». Ce même souci du choix des couleurs et des formes, on le trouve aussi dans les autres fresques qui parsèment tout le bâtiment et créent une ambiance joviale et colorée.

Dr Saleh Al-Borse, dont la signature rayonne au bas de chaque fresque, a assuré que ce projet n’était pas nouveau. « Cette idée est née il y a quelques années aux environs de 2003, mais elle n’a pas vu le jour à l’époque. Après avoir pris ma retraite, je me suis ainsi libéré de tous mes engagements et je me suis donné cœur et âme à l’art. C’est ainsi que j’ai pu réaliser ce travail que je tiens à cœur », a-t-il dit. Le projet n’est pas encore achevé, mais déjà les couleurs de la maison de presse se sont transformés en une galerie qui vaut vraiment le coup de découvrir.

Une œuvre colossale a été effectuée par un homme qui a une longue carrière derrière lui. Né à la ville de Khankah à Qalioubiya, Dr Al-Borse est originaire du gouvernorat de Charkiyah. Il a suivi ces études à l’Ecole des Beaux-Arts en 1980 et s’est spécialisé dans le domaine de la sculpture. Il a effectué plusieurs voyages en Italie, en France et en Autriche pour découvrir l’art d’un œil nouveau et différent. Il obtient son master en 1989, puis son doctorat en 1994. Durant sa carrière, il a travaillé en tant que conseiller artistique auprès de plusieurs pays arabes. De même il a travaillé dans la presse égyptienne, notamment Al-Akhbar et Dar Al-Tahrir. A Dar Al-Tahrir, il a travaillé dans la compagnie « Al-Masria » pour la publicité. Ses designs subliment lui ont valu de prendre en charge d’importantes campagnes publicitaires. Côté artistique, il a déjà tenu 26 expositions dans les domaines de la peinture, la gravure, et la sculpture. Mais, sa vraie spécialité et son domaine d’expertise sont la sculpture et la peinture de portrait.  

Alors, la question qui surgit vraiment : comment rendre hommage à cet homme qui a pu grâce à quelques coups de pinceaux d’égayer Dar Al-Tahrir ? 

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